Sopho Tout Terrain n°4 : « Boire un verre d’eau »

C’est l’été ! Profitez-en pour vous ressourcer (au sens propre comme au figuré !)

C’est l’excellent livre de « 101 expériences de philosophie quotidienne » qui m’a inspiré l’exercice de sophro tout terrain qui va suivre…. Il est simplissime -donc ultra-puissant, mais pas si facile que ça !

Dans son livre, Roger-Pol DROIT nous invitait à vivre l’expérience originale de boire un verre en faisant pipi, et vivre un corps « inhabituel » (lire le chapitre 13 : « Boire en pissant »).

Je vous propose une version plus sinueuse et anastomosée…à pratiquer chez vous, au bistrot du coin ou dans ce lounge follement chic que vous avez repéré tantôt.

  1. Choisissez un beau verre (vous le valez bien !) et remplissez-le avec de l’eau. (Celle du robinet est tout aussi bonne et nettement moins chère). Vivez toutes les sensations qui se présentent : tintement du verre, jaillissement de l’eau, température, transparence et lumière -peut-être un arc-en-ciel sur le sol ?- fluidité de l’eau… Accueillez tout l’univers sensoriel que vous venez de créer : un son et lumière à vous tout seul…
  2. Portez le verre à votre bouche : Quelle sensations nouvelles ou différentes vous donnent, tout à tour et/ou simultanément :  vos lèvres, votre bouche, vos gencives, vos dents, votre langue… par rapport à vos mains ? Vous comprenez pourquoi un bébé préfère explorer le monde avec sa bouche plutôt qu’avec ses doigts ?
  3. Buvez une gorgée d’eau et gardez-là en bouche : quelle perception de votre cavité buccale vous permet le contact de l’eau dans la bouche ? La bouche est un instrument de parole : plus vous en prendrez conscience (volume, souplesse des lèvres, modelés du palais, implantation et longueur de vos dents…)  et mieux vous vous exprimerez.
  4. Avalez cette gorgée : Percevez la complexité et la précision du mécanisme de déglutition (comment est-votre respiration ?) et comment vous pouvez en maîtriser le débit à votre guise. Sentez l’eau descendre le long de l’oesophage (si vous la sentez le long de la trachée, c’est que vous venez de boire la tasse !) et essayer de sentir l’eau suivre son chemin à travers les méandres de votre système digestif (plus facile, mais pas très agréable, lorsque l’eau est glacée).
  5. Imaginez l’eau se répandre dans tout votre corps, jusqu’au bout de vos moindres extrémités. Comme un fleuve, elle apporte à chacune de vos tissus de l’énergie sous forme liquide et repart chargée de ce dont vous n’avez plus besoin : déchets organiques, idées noires.. Hydratez et décrassez vos cellules : douce bruine, douche agréable, hydro-massage puissant … ou kärcher ? Votre expérience s’apparente-t-elle à une fertile irrigation ou au nettoyage des écuries d’Augias
  6. Laissez faire la nature : la prochaine fois que vous ferez pipi après cet exercice, imaginez que vous vous débarrassez de tout ce que l’eau a néttoyé et charrie d’inutile et de superflu. C’est une autre façon de « déplacer le négatif » et d’exercer votre lâcher-prise. Pour les plus scientifiques d’entre vous, observez votre urine : volume, couleur et tout autre critère que n’aurait pas dédaigné un ‘bon’ médecin au XVIIIème siècle. Sentez-vous de meilleure humeur (au sens étymologique du terme ! cf. Théorie des humeurs) : plus propre (ou plus léger, plus confortable, etc.) de l’intérieur.

Quelques secondes de rendez-vous avec vous-même : 

  • Appréciez combien un acte aussi simple se révèle une expérience d’une richesse incroyable.
  • Acceptez votre place et votre contribution au cycle de l’eau sur la Terre : où vous situez-vous parmi les nuages, la pluie, l’arbre, la rivière, la mer, l’évaporation… ? Mais aussi : la station d’eau potable, le château d’eau, le réseau d’eau potable, le robinet de la cuisine, la chasse d’eau, la vidange de la machine à laver,  les égouts, la station d’épuration… Prenez conscience de votre impact écologique et multipliez par bientôt 7 milliards d’êtres humains…
  • Méditez sur tout ce qui circule en vous : comment se traduit la fluidité en vous (un corps souple, des émotions qui coulent, une pensée fluide ?) 
  • Qu’est-ce qui vous ressource vraiment ? De qui êtes-vous la source de joie, d’énergie, d’inspiration … ? 
  • Laissez votre méditation couler de source, votre réflexion s’épanouir au fil de l’eau…

Alternatives possibles :

  • l’eau, c’est triste ! Egayez votre verre d’eau avec quelques gouttes de sirop…Va aussi pour le thé, le café, l’eau pétillante, les jus de fruits, les jus de légumes, … C’est juste inutilement plus cher.
  • l’eau, c’est très triste ! Buvez un Cosmo, un Whisky, un très bon verre de vin… Mais sachez que c’est dommage de gâcher l’expérience (soit de ruiner l’expérience de sophrologie avec une boisson alcoolisée, soit de gâcher un Laphroaig pur malt 27 ans d’âge pour « décrasser » vos cellules : sacrilège !…). En plus, vous devrez contrevenir à la loi de la « répétition » de la sophrologie : contrairement à la sophrologie, l’alcool doit s’expérimenter avec MODERATION !
  • l’eau, c’est vraiment triste ! De toute évidence, vous ne faites pas assez de sophrologie pour apprécier à leurs justes valeurs tous les arômes délicats d’une eau minérale (si, si : une note de tête « algue verte », un coeur de « moisi », un fond de « serpillière », … le vocabulaire des « Goûteurs d’eau » est aussi imagé que celui des oenologues !) .  Pratiquez, encore et toujours !
  • l’eau c’est définitivement triste (quart) ! Si vous vous attendiez à un nouveau commentaire sur ce running-gag, essayez cet autre exercice de sophrologie « Respirer sur le signe de l’infini« . Il permet de mettre un terme aux idées fixes…

Bonne prise de conscience et … prenez soin de vous !

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