Et puis… plus rien.

Elle sanglote au fond de mon grand fauteuil gris, sa tasse de thé à la main.

Au prétexte de lui rendre en main propre les dernières affaires qui restaient chez elle, elle a revu son ancien grand amour le temps d’un café, 4 mois après leur rupture. Elle qui voulait rester digne n’a pas pu retenir ses larmes quand elle lui a remis le carton dans les mains.

– Vous avez encore des sentiments pour lui ? lui demande-je.

– PIRE ! me répond-elle. Je n’en ai plus aucun.

C’est de rage qu’elle a pleuré parce qu’elle avait pris sur sa pause déjeuner de se trimballer les encombrants d’une ancienne vie dans le métro, de sauter son repas entre copines à la cantine pour boire un jus de chaussette en face d’un homme dont elle n’a plus rien à faire et, les dernières affaires restituées, plus aucun sujet de conversation en commun. Bref, de se « faire chier pour rien du tout ».

Elle a pleuré sur ce Néant tout Sartrien : le rien-du-tout d’aujourd’hui avait été une folle passion de 4 ans. C’est d’ailleurs cette rupture douloureuse dont elle ne pensait jamais se remettre qui l’a faite venir à mon cabinet.

Je suis allée chercher la bouteille de champagne et nous avons trinqué à tous les bons moments des amours passées, présentes et futures -ne regrettez jamais d’aimer ! – et à sa prise de conscience toute fraîche de notre capacité d’équanimité, celle qui nous fait revenir dans notre centre, au calme et dans une neutralité qui frise l’indifférence, après que la Vie ait mis le feu dans nos vies.

Ha, mes z’adorés…
Nous paniquons en cas de stress.
Et parfois, c’est encore plus flippant de ne pas stresser.

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